4e jour, Laon(02)-Reims(51), dt : 51 km/dc : 170 km

Le mercredi 30 juillet au matin je prends ma voiture pour Laon (un peu plus d'une heure en voiture contre plus de trois heures de train, j'ai vite fait mon choix !). Je gare ma voiture Place Victor Hugo, mais je préfère appeler la mairie pour être sûr de pouvoir la garer plusieurs jours d'affilée, et je fais bien : dans ce cas ma voiture sera retirée de la place pour cause de marché local ! Après l'avoir garée dans un endroit sûr, je peine à trouver la route de Reims, et après avoir demandé la direction à une passante, je file vers mon objectif en suivant deux départementales, la D 1044 puis la D 944. Je vais vite, tout se passe très bien, et en moins de deux heures j'ai atteint les 12 km.

Passé le village de Festieux, je ressens une douleur lancinante à la cheville. C'est alors qu'un motard ralentit et se rapproche de moi pour discuter. Curieux, il voudrait savoir si je fais un pèlerinage, puisqu'il aimerait faire celui de Compostelle. Je lui explique mon projet, et curieusement le temps de la discussion la douleur est passée ! Après m'avoir souhaité bonne chance il reprend la route, et c'est là que j'aperçois une friterie. Il n'est pas encore 11h30 quand je l'atteins, et fort heureusement les gérants m'accueillent malgré mon avance et me préparent rapidement un délicieux steak-frites. Il fait déjà très chaud et chaque bouchée, chaque gorgée a son importance.

Après avoir repris la route j'aperçois au loin un randonneur, il s'appelle Norman, vient de l'Etat de Géorgie (USA) et entame le pèlerinage de la Via Francigena de Canterbury à Rome après la fin de ses études. Très vite nous sommes rejoints par un troisième randonneur, Paul, de la région de Londres, et les huit kilomètres que nous partageons passent à une vitesse folle, l'occasion pour moi de travailler mon anglais ! Arrivés à Corbeny, ils m'annoncent qu'ils y ont un hôtel, qu'ils sont heureux d'avoir parcouru 25 km, et qu'ils feront les 26 km restants jusque Reims le lendemain. Ils sont d'ailleurs surpris que je compte arriver à Reims le soir-même, plutôt que de faire comme eux.

Mais je vais très bien et je continue en marchant toujours aussi vite...jusqu'à ce que, passé le 30e km, je commence à ressentir une douleur lancinante aux pieds (je soupçonne à juste titre les ampoules...mon éternel problème qui me bloque depuis le début). Je continue malgré tout, n'écoutant plus mon corps qui me lance des signaux de plus en plus violents. J'atteins enfin Reims en début de soirée et je peux savourer une glace italienne devant le parvis de la cathédrale, avant d'y passer quelque temps (à l'intérieur se trouve d'ailleurs une superbe exposition sur Reims pendant la Première guerre mondiale à l'occasion du centenaire de celle-ci).

Mon logement se trouve à quelques pas de la cathédrale, à la Maison diocésaine St-Sixte, que j'ai contacté auparavant pour être sûr de trouver où dormir à Reims. Bien que la maison n'accueille que des pèlerins, mon projet a été vite adopté et je la quitte le lendemain matin...dans la douleur... Je ne peux pratiquement plus marcher et suis obligé d'appeler un taxi pour rejoindre la gare, où je prends le train pour Laon avant de récupérer ma voiture. 51 km, c'est trop, et je comprends mieux pourquoi le gérant de la friterie de Festieux m'a dit que j'étais dingue. Tant pis, je voulais au moins atteindre Châlons-en-Champagne le jeudi soir, mais de toute façon je dois prendre une bonne semaine de récupération, avant de reprendre la route pour des étapes encore plus raisonnables !

Retour à Laon pour reprendre ma marche là où je m'étais arrêté la dernière fois !

De quoi recharger mes batteries avant de reprendre la route !

On dirait bien que je ne suis pas seul. J'allais faire la rencontre de Norman, un étudiant américain de Géorgie fraîchement diplômé en route pour le pèlerinage de la Via Francigena, de Canterbury jusqu'à Rome !

Très vite nous sommes rejoints par un troisième randonneur, Paul, de Grande-Bretagne. Un Français, un Américain et un Anglais sur les traces de la Première guerre mondiale...tout un symbole !

A Corbeny, petite pause-selfie avant de laisser mes compagnons de marche avec qui j'ai passé huit kilomètres ! Thank you guys !

Changement de département...

...et de région par la même occasion !

A moins de 16 km de Reims, le long de la D 944, les paysages se suivent et se ressemblent ! Je commence à ressentir la douleur, mais je tiens bon...

...et au bout du chemin, la récompense (une récompense en pleine restauration) ! Mon logement est tout près, je m'accorde donc du temps pour visiter la cathédrale et me balader dans les environs.

Après une telle marche, une glace à l'italienne devant la cathédrale, ça n'a pas de prix (en fait si, 3,50 euros).

Le fameux ange au sourire, un symbole de la ville.

Bienvenue dans la cathédrale, un haut lieu de l'Histoire de France...

...où de nombreux rois ont été couronnés...

...notamment Charles VII, sacré roi de France le 17 juillet 1429 grâce à Jeanne d'Arc, particulièrement mise en valeur dans la cathédrale (ici une œuvre de l'artiste britannique Greg Tricker).

Reims a été également très touchée par les bombardements de la Première guerre mondiale, la cathédrale en particulier.

Après le traumatisme des deux guerres mondiales, l'amitié franco-allemande est scellée dans la cathédrale de Reims, entre le chancelier Konrad Adenauer et le Général de Gaulle.

Derrière une maquette de la cathédrale, des vitraux signés de l'Allemand Imi Knoebel, inaugurés à l'occasion du 800e anniversaire de la cathédrale en 2011.

Les vitraux réalisés par Marc Chagall.

Le soleil se couche sur Reims, il est temps pour moi de gagner mon logement pour la nuit, à quelques pas de la cathédrale (de toute façon je n'ai pas vraiment le choix, je ne peux quasiment plus marcher !).

Arrivé à la Maison St-Sixte, ces 51 km de marche vont être très justement récompensés.

Le matin du départ, un dernier regard sur le cloître.

Vue sur la Bibliothèque Carnegie et la cathédrale.

Petite balade dans le jardin Henri Deneux, derrière la cathédrale, avant de repartir.

Mon taxi vient d'arriver, il est temps pour moi de rejoindre la gare de Reims.

Arrivé à Laon, je m'apprête à reprendre ma voiture, garée à quelques pas de la gare. Je reviendrai à Reims pour reprendre mon itnéraire là où je l'avais laissé, en essayant d'être plus raisonnable la prochaine fois et après une vraie phase de récupération !